12 décembre 2014
Jetés.
Jetés dans le train, nous oublions nos maux, pilotons nos vies au sein d'interfaces ludiques. Nous n'oublions rien pourtant. Les surfaces glissent, les femmes s'aiguisent à mesure qu'elles se déguisent: sur leurs miroirs luisant, leurs paupières bruissent. Les cils écopent le fard, lourd de ce noir sur leurs fentes pénibles. J'ignore le temps qui passe et le son des rails éclaire la conscience, puisse-t-elle me nourrir. Que n'ai-je pas fait pour vivre à nouveau l'ennui, l'existence solide, le quotidien contre-fait, les vapeurs graciles de l'alcool embuant mes pensées ? Ma déroute est totale, ma victoire est fragile: elle tient dans ces mots minces, ces lettres minimes que je frappe, pour toi, mon relai, que je frappe pour toi, mon regard, mon reflet, mon filet, mon espoir dilué.
Publicité
Publicité
Commentaires